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Le jour d’après

Publié par Marielle Couture le 16 août, 2012 dans Chronique | 11 commentaires

Miro est parti. Paisiblement, entouré des siens, dans sa maison remplie d’amour. J’ai eu l’incroyable chance de l’embrasser, quelques instants avant. J’ai eu l’incroyable chance d’être avec cette famille pas comme les autres, dans un village pas comme les autres, et de vivre la fin d’une aventure pas comme les autres avec un petit garçon vraiment pas comme les autres.
Le gliome infiltrant du tronc cérébral, c’est aussi un cancer pas comme les autres. Parce que le combat est perdu d’avance. Personne, non, personne n’a encore survécu à cette chose. Au Québec, cinq ou six enfants par année reçoivent ce terrible diagnostic. C’est une maladie rare. Et qui dit maladie rare, dit peu de recherche. Et peu de support.
Il existe bien de nombreux organismes qui viennent en aide aux familles qui ont un enfant malade. Mais la plupart (pour ne pas dire tous) fournissent une aide pour les traitements. On aide à loger la famille pendant les traitements, on rembourse des traitements… mais que fait-on quand il n’y a pas de traitement possible? Pire, la plupart de ces organisations entretiennent une psychologie de l’espoir. Du combat. On encourage les familles, on les soutient dans la bataille contre la méchante maladie. Par tous les moyens, on s’accroche à la vie. Mais que fait-on, quand il n’y a pas d’espoir?
La famille Angers-Laurin a choisi la résilience. On ne peut pas se battre? D’accord. On va triper le plus fort possible, donner tout ce qu’on peut pour que chacun des moments qui restent soient les plus beaux du monde. Voyages, spectacles, feux d’artifices, bonbons à profusion, name it. Jusqu’au bout de la route, Nadine et Jean ont donné leur mille pour cent pour que Miro soit heureux.
Mais un jour, il arrive, le bout du chemin. Le moment de se dire au revoir. La fin. L’instant surréaliste qui ne se matérialise que lorsqu’il arrive concrètement. Ce jour-là crée une brèche dans l’espace-temps. Une onde de choc. La vie semble prendre un instant, pour reprendre son souffle. Puis, vient la nuit. Et le matin. La vie continue. Nous sommes le jour d’après…
Quand on a tout donné, tout fait, pour que les derniers moments soient parfaits, il ne reste que le sentiment du devoir accompli. La fierté d’avoir eu cette force intense, le bonheur de ne pas ressentir de regrets.
C’est ainsi que mes voisins sont devenus des amis, des vrais. Je ne peux que dire merci à la vie, du fond du cœur, d’avoir mis ces magnifiques personnes sur ma route. J’y ai rencontré des modèles d’intégrité et de générosité. Un modèle de pensée, qui entretient le positif à tout prix. Une philosophie de vie. Une nouvelle perspective. Des sourires, qui ont inspiré des milliers d’autres sourires. J’ai vu la solidarité, de celle qui transcende les opinions politiques et les valeurs, de celle qui me redonne foi en la nature humaine. Nous avons bien versé un torrent de larmes… Mais il m’a semblé incroyable de voir tant de lumière dans ces moments pourtant sombres.
Ce qui me reste, aujourd’hui, c’est une leçon d’amour incomparable. J’ai tant appris. Jean, Nadine et Romane, MERCI.
 
*****
 
J’en profite pour remercier Joël Martel, mon accolyte, mon ami, mon âme sœur 2.0. Ta sensibilité et ton écoute sont sans égal. Merci aussi à Keyven Ferland et la gang de la Web Shop. Sans vous, notre campagne de sourires n’aurait pas été.
 
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11 Commentaires

août16

Louise Gendreau
Merci de ces mots pourtant si difficiles à trouver dans ces moments de larmes…

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août16

Manon Gauthier
Ce magnifique texte, simple, reflète tout à fait ma pensée. Merci pour l’avoir si bien dit.

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août16

Isabelle
l’amour de cette famille, je remercie la vie, j’ai deux enfants aujourd’hui en santé mais demain on ne sais jamais….Je souhaite avoir tout l’amour et tout la force que vous avez eu pour ce belle ange…je suis sur que oui….merci de nous avoir fait partager ce moment SI intime de votre vie..xxx

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août16

StepCar
En fait, vois-tu, il y a de l’espoir et de la recherche : http://www.unige.ch/communication/communiques/2012/CdP120315.html

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août16

Sonja Mazerolle
Ce petit Miro, et toute sa famille (et ici, je parle aussi de sa famille élargie dont vous faites partie) avez donné espoir en la solidarité et l’amour. Quel beau geste que ces sourires de partout. De l’amour à l’état pur. Merci à vous de nous avoir partagé…

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août16

traitdemarc
Inspirant comme billet, comme l’est l’amitié et l’amour. Même plus fort que la mort…

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août16

maybe007
Quel beau texte… si bien écrit…

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août16

Marc-André Gagnon
Je suis sans mot.De toute façon dans ces moments-là les mots ne sont que béquilles et artifices. Ne reste que le coeur,le regard et le sourire…si on peut. Le cancer c’est permettre à la mort de s’installer. On dit que la vie est plus fort que tout,non ,la mort est plus forte. Mais après la mort d’un enfant,de notre enfant, comment peut-on continuer sur le chemin de la vie sans avoir une plaie béante offerte aux 4 vents…comment on surmonte ça? Les parent de ce jeune ont toute mon admiration et je ne peux que compatir à leur douleur,même si ça ne soulage rien…Tant de souffrances,tant de désespoir,tant de peurs devant ce monstre qui arrache la vie. Où est-il dieu? Dans notre esprit,juste dans notre esprit. Le vrai dieu est dans notre courage d’affronter ça sans en perdre la tête. L’autre, chose là, il ne sert qu’à asservir…

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août16

Mike tremblay
Magnifique texte écrit avec cœur. Merci!

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août16

simon-olivier côté
Amour et vivons à fond comme si c’était le dernier jour

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août17

Sarah Richer
Chère Marielle, je lis et je relis ton texte. Ça me fait du bien. Mon fils Nicolas s’est enfin ouvert à moi ce soir, et ce qu’il m’a dit, sans avoir lu tes mots, rejoint l’esprit de ton texte. Mes enfants traversent l’épreuve d’avoir perdu leur meilleur ami avec une résilience tranquille incroyable. J’ai levé mon verre de vin à la mémoire de Miro et aux leçons de vie que m’ont servi Jean, Nadine et Romane, alors que mes gars sont allé sauter sur le trempoline pour célébrer le plaisir qu’ils ont eu d’être les amis de Miro! Je ne sais pas si c’est un effet de lumière, mais nous avons une étincelle nouvelle dans notre regard. Je suis reconnaissante.

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