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Pierre Demers

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Saguenay, Le Film…J.T. Story

Pierre Demers : 11 juin 2012 1:30 : Chronique

Non, nous n’en menons pas large
Réjean Ducharme, L’hiver de force
 
Vous avez vu le nouveau film publicitaire («musical rose bonbon à la West Side Story» dixit le communiqué de presse) de Promotion Saguenay sur… Saguenay justement ? Ils sont rendus à 66 000 visionnements sur VousTube. J’ai envie de demander un recomptage… Le monde s’ennuie vraiment pour se taper ça. Il y a tellement de beaux courts sur le site de l’ONF….et ailleurs sur la toile. Mais passons. Analysons froidement cet outil promotionnel corporatif comme ils disent dans le milieu de la pub. Réduisons-le à ce qu’il est .
J’ai déjà vu des films de promotion touristique remplis de clichés, mais celui-ci –  en 6 minutes – bat des records. Tout ce qu’on retient du premier visionnement et des autres sans doute, c’est que les filles du Saguenay ont les dents plus blanches qu’ailleurs quand elles font semblant de sourire à la caméra, les fesses serrées.
Pas de vrai monde dans ce spot de Promotion Saguenay, que des danseuses/pitounes et des danseurs au torse bombé. Une vieille toune de Charlebois –pas la meilleure – pour meubler le silence infini du Fjord. Se bousculent alors à un rythme effréné les décors de la ville «nouvelle» imaginée par le metteur en scène municipal qu’on connaît bien tentant désespérément d’appâter les retraités croisiéristes et les jeunes couples qu’on isole depuis peu dans ces nouveaux quartiers périphériques drabes. (Et par ici la taxe de bienvenue).
Défilent nos décors naturels cent fois retapés (Le Fjord, la Baie, les Monts Valin, Sainte-Rose, la rivière Saguenay vue du nord) et d’autres parfois urbains (la rue Racine, la Cathédrale, la petite chrisse de maison blanche, la Pulperie, le pavillon des croisiéristes encore) comme si les gens d’ici habitaient sur l’eau, sur les montagnes ou dans le bois. Se bousculent aussi à la vitesse du déluge les éternelles activités touristiques qui réduisent la Ville de J.T. à une sorte de Disneyland du Nord : des croisières en Marjolaine, en navette rouge, la Fabuleuse bientôt traduite en japonais, la maison sous verre d’Arthur Villeneuve, le site de Robe Noire, la pêche blanche, l’appel du skidoo (le moteur touristique ultime), sans oublier les plogues d’usage au Grand Défi Pierre Lavoie le manitou («Lève toi et pédale») , Chez Georges, le royaume des carnivores, aux vélos De Vinci, à la statue de la Vierge sur le Cap Trinité pour faire plaisir au pieux J.T. et aux adeptes du vertige céleste. RIEN sur les champs de bouette de Saint-Jean-Vianney, haut lieu d’expression de notre jeunesse motorisée quelque peu neurasthénique…
Pas de vrai monde dans ce film promotionnel payé 50 000$ par Promotion Saguenay. Pas beaucoup de plans des villes d’hier non plus parce qu’on les a pratiquement rasées depuis dix ans pour faire place à des bureaux touristiques démesurés et des cliniques privées d’esthétique pour retraités en voie de reconstruction, entre deux ou trois tours à vieux et vieilles au bout du rouleau.
Je connais des cinéastes d’ici, au talent certain, qui auraient évité le piège des clichés scénarisé par Promotion Saguenay. Mais je doute qu’ils eussent accepté de se mettre au service d’un régime vendu d’avance à une vision touristique bornée aux nuitées d’hôtel, aux croisières venues d’ailleurs et aux dents plus blanches que la petite maison. Le prochain congrès provincial des hygiénistes dentaires devrait se tenir ici l’an prochain…
N.B. La suite.
Deux nouveaux slogans réjouissants sur les affiches des grévistes étudiants cette semaine,
«Libérez les pitounes» (Du Grand prix de Formule 1) et «Jacques Villeneuve chante comme une casserole». Ce n’est qu’un début, continuons…
Pierre Demers, poète rouge d’Arvida

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Les leçons de la rue

Pierre Demers : 5 juin 2012 7:31 : Chronique

La colère n’est jamais soudaine, Cesare Pavese,
Le métier de vivre
 
J’aime bien la grève étudiante en cours. Je souhaite qu’elle ne s’arrête jamais.
Qu’elle dure tellement longtemps que ses détracteurs jurés finissent tous en cure de désintox suite à leur excès d’acharnement contre GND (sic), comme ils l’appellent maintenant. J’aime la grève étudiante en cours parce qu’elle révèle tout. La limite de notre démocratie de façade, la couleur des médias qui ne savent plus sur quelle valeur danser en multipliant les manchettes contradictoires, le vrai rôle de la police qui consiste essentiellement à couvrir les élus au pouvoir qui patinent tout croche devant un noyau dur d’opposition dans la rue et surtout les intérêts de tous et chacun.  Ce n’est plus vrai que les étudiants rêvent tous et toutes de se retrouver derrière le micro des radios poubelles ou d’une F1. «La conversation démocratique » comme l’appelle Normand Baillargeon, n’a jamais été si vive, si présente dans nos vies. Tout le monde s’exprime, parle de politique au jour le jour et s’affiche. On songe même à interdire la couleur rouge sur la place publique et sur les chemises des facteurs… mais c’est déjà fait, je crois.
J’ai recueilli plein de textes pertinents sur le sujet depuis des mois (J’en reparlerai) qui fixent les enjeux en cours. Pour le moment, je m’amuse à reproduire les leçons de la rue. Vous savez les slogans qu’affichent les pancartes des manifestants, manif après manif. Slogans qui servent souvent de mantras lors des marches nocturnes. Ça fait du bien de lire et d’entendre ça.
Une anecdote locale avant les pancartes peut-être ? Lors d’une manif aux casseroles l’autre jeudi, devant l’église Saint-Dominique à Jonquière, un flic ahuri demande avant le départ «qui est responsable? »  Je lui réponds «Jean Charest ».  Il me réplique, «où est-il ? » Je lui dis «regarde sur les pancartes… »
 
Les leçons de la rue 
Des mots d’auteurs…
 
«On va toujours trop loin pour les gens qui vont nulle part », Pierre Falardeau
«Je suis arrivé à ce qui commence », Gaston Miron
«Ce que vous pouvez vivre, vivez-le ; ce que vous ne pouvez vivre, nous vous l’inventerons », Claude Gauvreau
«Contre les mesures régressives», Évariste Galois
«Those who make peaceful revolution impossible make violent révolution inévitable » J.F. Kennedy
«L’éducation c’est la famille qui la donne, l’instruction c’est l’État qui la doit », Victor Hugo
«Nul ne peut se taire sur la hausse », Wittgenstein
»«L’enfer c’est la hausse », JP Sartre
«Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n’ont rien », J.J.Rousseau
 
Les autres parmi tant d’autres
 
«Je pense donc je désobéis »
«J’veut aittre éduker »
«Mon recteur est croche mais ma queue est droite »
«Wanted Charest $1625. reward »
«Charest mange ma raie »
«Lorsque que l’injustice devient loi, la résistance devient un devoir »
«Négocies, ostie »
«Derrière pour la gratuité scolaire, Charest tu veux notre peau »
«Libérez-nous des Libéraux »
«En état de charestation »
«Né en 78 »
«Plan Nord, gaz de schiste, copinage, corruption, incompétence, mépris, démagogie, violence systémique et policière, Charest, démissionne »
«René doit se retourner dans sa tombe »
«Charest est un singe avec des clés de char »
«Faut tu s’immoler tabarnak… »
«Désolés des inconvénients, on est en train de changer le monde »
«Attention, humains instruits »
«En sous-vêtements pour un gouvernement transparent »
«Une manif par jour éloigne Charest pour toujours »
«Lois 78 fuck y’all »
«Le rouge nous fait grandir »
«C’est le printemps érable, c’est la crue, le Québec sort de son lit »
«La loi spéciale, on s’en câlisse »
«Charest dehors, on t’a trouvé une job dans le Nord »
«Je ne suis pas étudiante, communiste, anarchiste, je suis en chrisse »
«L’ultra violence c’est l’État, c’est la police, c’est la précarité, c’est la hausse des frais de scolarité »
«Charest, la rue te parle »
«Mères en colère et solidaires »
«Charest, va chier »
«Diplôme suspendu, étudiants dans la rue »
«Américaine endettée et solidaire »
«Libérez nos camarades, 2500 arrestations »
«So-so-so Sophie Durocher »
«Education shouldn’t be a debt sentence »
«Jeunesse à vendre, s’adresser à Jean Charerst »
«La loi 78, Chuck Norris est contre »
«Charest fait son juste porc »
«Charest c’est assez, allons voter »
«Charest juste part »
«Sale hausse sexiste »
«La loi 78 censure ma pancarte »
«Négocier la hausse c’est négocier la couleur du cercueil de la démocratie »
«Le Québec coule, take a kayak »
«Special law for peace is like fucking for virginity »
«Où s’en va le Québec monsieur Charest, je veux connaître votre itinéraire ? »
«78 : délit d’opinion »
«Charest t’é pas fin, tu fais de la peine aux minous »
«Je pense donc je nuis »
«Le 78 n’est pas ma position préférée»
«Parce que la nuit s ‘étend sur mon pays », Gaston Miron
 
Etc, etc, etc…
 
 Pierre Demers, poète rouge d’Arvida

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